La prise de vue panoramique
La prise de vue n'est que rarement un moment où l'on se détend ! Il y a en effet pas mal de choses à penser, à regarder, à vérifier et cela demande la plus grande attention. Voilà pourquoi elle doit être préparée au mieux. C'est paradoxalement moins vrai en prise de vue gigapixels...

Prendre un panorama à main levée ou sur trépied ?
Si naturellement on pense au trépied pour réaliser ce genre de photo, il est tout de même possible dans certains cas de prendre les différentes photos qui composeront le panorama à main levée. Juste une petite règle comme le montre la figure ci-contre : faire attention de bien tourner autour de l'appareil plutôt que l'inverse à cause du point nodal !
De toutes les images panoramiques que j'ai pu regarder pour le moment et sauf avis contraire, dans ces conditions de prise de vue, je n'ai vu que de petites images - non des 3000x10000 pixels - et pratiquement que des paysages lointains sans premier plan très rapproché. Ils semblaient effectivement correctement assemblés. Mais qu'en aurait-il été avec la même image en très grand format?
Enfin, moyennant quelques précautions, il est possible de ramener un panorama grand format d'un paysage fait à main levée, ce qui est toujours mieux que de revenir bredouille !
Les projets gigapixels, quant à eux imposent la prise de vue sur trépied surmonté d'une tête panoramique motorisée comme la tête Gigapan Epic Pro en test sur ce guide. Test de la tête motorisée GigaPan Epic Pro 

La rotation de l'appareil photo
Pendant les préparatifs, il a été décidé de l'angle de champ de la photo finale. Il ne reste plus maintenant qu'à tourner l'appareil entre chaque vue selon l'angle couvert par la focale utilisée en pensant au chevauchement nécessaire à l'assemblage.
Avec une tête manuelle
Comme je l'ai montré dans la rubrique matériel photo et si l'on possède une embase rotative crantée, il n'y a plus qu'à tourner l'appareil jusqu'au cran suivant. Très pratique ! Sinon cela se fait à vue sur l'écran de contrôle ou dans le viseur. Je trouve même parfois que la visée à l'œilleton a ses avantages si l'appareil n'a pas d'occulteur intégré. En effet, sur certains appareils photo numériques comme le vieux voire ancêtre E10 Olympus, la visée est réflexe par l'intermédiaire d'un miroir semi-transparent. Si la lumière du soleil ou d'un spot entre par le viseur, elle peut largement voiler la photo comme j'en ai fait l'amère expérience !

Avec une tête motorisée
En prise de vue gigapixels, la tête motorisée s'occupe de tout, une fois correctement réglée; C'est presque un jeu d'enfants aujourd'hui ! Elle est même capable d'attendre que la tête soit stabilisée avant de déclencher si elle est correctement paramétrée. Cette possibilité couplée au retardateur de l'appareil photo permet d'éviter toute vibration. Vraiment très agréable...

La correction d'exposition
Cette partie est un peu plus délicate car elle demande un minimum de concentration. Pendant la phase de mesure de la lumière - § précédent - il a peut-être été décidé d'apporter une correction d'exposition pour rattraper une grosse différence de luminosité droite/gauche si le logiciel d'assemblage le tolère. Celle-ci, comme on l'a vu, ne doit pas dépasser le 1/3 de diaphs entre chaque vue quoiqu'il arrive.
Avec une tête manuelle
Elle est très simple à faire car il suffit d'effectuer cette correction après chaque photo puisque l'on contrôle le mouvement de rotation manuellement. Si l'on doit effectuer deux ou trois photo en face d'une fenêtre, je ne touche surtout pas à la rotule et je prends mes deux ou trois photos tout de suite. Elles se colleront très facilement au pixel près puisque rien a bougé.
Rappel : l'exposition est réalisée en mode manuel et les corrections d'expositions doivent se faire en changeant uniquement la vitesse car si l'on touche au diaphragme, on risque de modifier légèrement la profondeur de champ donc la netteté de certains détails. On sait maintenant que si cela ne se voit pas toujours à l'œil nu, le logiciel d'assemblage lui, le verra.
Avec une tête motorisée

En gigapixels, les corrections peuvent se faire éventuellement mais globalement car de nombreuses photos consécutives auront le même temps de pose. Il faut imaginer le panorama dans son ensemble. Il serait en effet ridicule de faire une correction d'1/3 de diaphs, entre chaque photo : dans le cas du projet Paris 26 gigapixels, chaque rangée était constituée de 137 photos. Multipliées par 1/3 de diaphs. cela ferait 45 diaphragmes de correction !!! En revanche, il faut pouvoir arrêter facilement la tête pour effectuer ET cette correction d'exposition ET la mise au point à chaque changement de rangée.
Avant l'assemblage, il va falloir procéder à la retouche de nos photos si cela s'avère nécessaire : les retouches avant l'assemblage 

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