La mesure de la lumière en photo panoramique
Voilà peut-être la partie la plus délicate qui se réalise beaucoup plus facilement en numérique qu'en argentique et en trois étapes. Dans un premier temps, il faut mesurer la quantité moyenne de lumière qui baigne le sujet. Ensuite, il faut mesurer les écarts de contraste entre les différentes parties importantes du panorama pour savoir s'il faudra faire des petites corrections d'exposition entre deux photos consécutives, voire faire des doubles expositions pour rattraper une fenêtre par exemple. Enfin, il faut régler la balance des blancs - essentiellement si vous travaillez en JPEG - car l'harmonisation du panorama en couleurs est toujours délicate dans ce format de fichiers, destructeur.

La mesure de la lumière générale
Dans un premier temps, il s'agit donc de savoir quel va être le temps de pose général qui conviendra, globalement, à la photo panoramique. Selon le contraste donc la lumière qui baigne le panorama, un seul temps de pose pourrait convenir mais dans la plupart des cas, il faudra faire des petites corrections d'exposition afin de rattraper les écarts de luminosité locaux un peu importants. Pour la réaliser on peut se servir des cellules intégrées aux appareils photo dont certains modes, appelés mesure matricielle, ESP, multizones, etc. fonctionnent plutôt bien dans ce cas.
Dans un premier temps il s'agit donc de faire une moyenne générale sur l'ensemble du champ qui donnera un couple temps de pose / ouverture de diaphragme de référence. Pour cela, je prends toujours une mesure et une photo pour analyser l'histogramme dans la zone moyenne de la scène photographiée - entre la partie la plus claire et la plus foncée. Si je vois qu'il y a une grosse différence entre la gauche et la droite par exemple ( une partie au soleil et donc une partie à l'ombre ), je réalise une mesure dans ces deux parties. Cela me dira de combien il faut que je prévois la correction pour rattraper un tel écart.
Conseil important ! Entre deux photos consécutives, il ne faut pas corriger de plus d'un demi diaphragme (1/2 diaph.) sans quoi le logiciel d'assemblage pourrait rencontrer des difficultés à les harmoniser. J'aime bien faire des corrections d'1/3 de diaph .
Si vous photographiez en JPEG, le choix de l'exposition finale se fera en fonction des hautes lumières qui ne doivent surtout pas être " cramées ". En effet, quand les hautes lumières ont été surexposées elles sont irrattrapables ensuite. En format RAW, vous pourrez, selon votre appareil photo, surexposer jusqu'à 1,5 diaphragmes, tout en conservant encore de la matière première dans les hautes lumières. Cela dépendra principalement de la qualité du capteur de l'APN.

À ce stade il est important d'éviter de mesurer les zones qui manifestement sont beaucoup plus ou beaucoup moins lumineuses que l'ensemble de la scène car cela pourrait tromper la cellule. Il faut par exemple éviter de mettre une source très lumineuse dans le champ de la cellule comme un lampadaire ou le soleil.
Une fois que l'on tient son temps de référence, il est important, si l'on souhaite réaliser une belle exposition et si l'on a le temps - enfin c'est vous qui voyez quels sont vos priorités - de réaliser une mesure plus précise pour tenir compte des différences de contraste locales.

Les mesures locales - différences de contraste
Une fois effectuée la mesure générale de la lumière sur l'ensemble du panorama, il faut vérifier les écarts de contrastes locaux. Ceux-ci peuvent en effet être importants, en tous cas supérieurs à la dynamique du capteur et il serait alors judicieux de rattraper tout ou partie de ces différences.
En extérieur
À part par temps couvert ou de brouillard, dès que l'on photographie un champ très large comme c'est le cas en photographie panoramique, on note très souvent qu'il y a des différences de contraste importantes entre la partie droite et gauche de l'image. Pour schématiser, l'une se trouvera au soleil et l'autre à l'ombre.
En photographie panoramique par assemblage, un vieil adage - oui déjà vieux !!! - dit qu'il faut exposer toutes les photos avec "presque" le même temps de pose pour qu'il n'y ait pas de différence de luminosité du ciel visible entre deux images, par exemple, afin que cette différence d'exposition ne se voit as dans la zone d'assemblage. Pour maîtriser cette exposition , il faut travailler en MODE MANUEL. Or certains logiciels sont aujourd'hui capables d'harmoniser des petites différences de luminosité et beaucoup plus rarement d'importants écarts comme avec Autopano Giga. Il sera donc possible, dans ce cas, de faire des corrections d'1/3 de diaphragmes sur certaines vues. Le cas de figure le plus simple est donc celui où la partie droite ou gauche de la photo se trouve au soleil et inversement à l'ombre.

Sur une dizaine de photos et en apportant une correction d'exposition de 1/3 de diaph. entre chaque vue, on peut faire une correction globale de près de deux diaphragmes. En plein soleil cela s'avérera nettement suffisant dans bien des cas. Il ne sera même pas toujours nécessaire de faire des corrections aussi importantes.

En effectuant des corrections d'exposition d'1/3 de diaphragme entre deux photos, on peut récupérer un diaphragme entier sur trois photos.
En intérieur
Dans un autre cas de figure, fréquent également puisque en intérieur, il y aura de gros écarts entre la pièce et les ouvertures - fenêtres, portes etc. -.
La procédure sera assez différente. Il s'agira de réaliser une première série de photos pour l'intérieur de la pièce et une autre série pour les ouvertures - mesurées au spotmètre - donc avec parfois de gros écarts. La technique utilisée se rapproche alors souvent de la photo HDR. On peut assembler dans un premier temps les photos à différentes expositions ensemble, soit dans Photoshop, soit avec un logiciel comme Photomatix et dans un deuxième temps assembler cette photo corrigée pour les hautes lumières avec le reste de la série. Cette seconde méthode est décrite en détail dans les Cahiers du Designer n° 17 chez Eyrolles " Photos panoramiques par assemblage " et sur la page dédiée aux retouches avant l'assemblage de la partie visites virtuelles

Température de couleur et balance des blancs
Problématique avec les pellicules argentiques, la gestion de la température de couleur des photos est énormément facilitée par la balance des blancs des appareils photo numériques.
En photographie argentique, le photographe avait le choix parmi deux grandes familles de pellicules couleurs : les pellicules lumière du jour et les pellicules lumière artificielle. Selon qu'il travaillait en intérieur ou en extérieur, il optait pour l'une ou l'autre catégorie. Mais même s'il optait pour une pellicule lumière artificielle, la variété des éclairages en intérieur l'obligeait le plus souvent à avoir recours à un thermocolorimètre pour mesurer exactement la température de couleur de la lumière qui éclairait son sujet. Grâce à un jeu de filtres gélatines approprié, il pouvait corriger tout ou partie des défauts d'un éclairage particulier.
Ce problème est réduit a une simple balance des blancs avec un APN, quelle soit mesurée ou choisie parmi des réglages prédéfinis (soleil, ombre, ciel couvert, tungstène, halogène etc. ci-dessus).
En JPEG
Je conseille vivement de la choisir dans le menu ci-dessus ou la mesurer en intérieur donc de désactiver la balance des blancs automatique. En effet, quand on tourne autour du sujet, les proportions de couleurs du sujet changent et peuvent tromper la cellule - d'autant plus que l'on photographie en Canon plutôt qu'en Nikon selon mon expérience -. Donc, comme pour la mesure de la lumière, en colorimétrie il est préférable de travailler en mode manuel ou prédéfini pour que la balance des blancs reste identique sur toutes les photos à assembler.
Attention ! en JPEG, les corrections de balance de blancs sont très destructrices et donc limitées. Faites plutôt cette BDB dès la prise de vue.
En format RAW
Vous pouvez sans problème rester en balance de blancs automatique. En effet, lorsque l'on développe toutes les photos d'un même panorama, il suffira d'appliquer une seule et même balance de blancs à toutes les photos et cela d'un coup de pipette avec la plupart des logiciels de dématricage. Imparable et très efficace d'autant que cette opération est non destructrice en RAW. Un énorme avantage du format RAW en photo panoramique !
Tous les réglages et paramètres de prise de vue sont prêts. On peut effectuer maintenant la prise de vue :

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